L’éditrice de Points m’a fait parvenir une dizaine d’exemplaires de la réimpression de mon anthologie poétique de Jean Cayrol. J’en ai adressé un à Alain Galan. On se connaît depuis dix ans. L’année où il avait publié Peau-en-poil chez Buchet. Hélène, qui était son attachée de presse chez Pygmalion, me l’avait fait découvrir à la fin des années 1990 avec Le dernier pays avant l’hiver. Je m’étais senti alors, tout de suite, enveloppé, abrité, à couvert, dans cette écriture des forêts, des clairières, du craquement des pas et du chant des oiseaux, si étonnement proche de mes émotions d’enfance. Lorsque nous nous sommes rencontrés, c’était comme si nous nous étions étrangement reconnus. Une sorte de fraternité d’espèce. Nous étions des mêmes bois justement. Le même âge aussi. On s’écrit un peu. Je me dis qu’un jour j’irai le voir à Brive.