J’ai repéré dans une prochaine vente à Bayeux une petite huile sur bois de Charles Wislin. De lui, j’ai déjà une toile de la fin des années 1920 qui représente la cathédrale de Senlis vue du haut de la rue du Moulin-du-Gué-de-Pont. Le petit calvaire, l’allée du cours, le mur du couvent des sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny, autant dire tout le décor sensible de mon enfance. Je ne connaissais pas Wislin (1852-1932), un peintre de paysages essentiellement qui posait son chevalet au gré de ses voyages en Italie et un peu partout en France. Le troublant, en ce qui me concerne, c’est qu’il a séjourné aussi à Carolles. Et c’est une vue du village qui est aux enchères à Bayeux. Elle date du 3 juin 1914. Les blés, tachetés de coquelicots, sont en encore herbe. Deux mois avant la guerre. Mon grand-père François qui était garde maritime était de la même génération que Wislin. Mon père avait dix ans. J’ai déposé une offre. Je croise les doigts.