Lundi 4 novembre 2024. 19h10.
Par Xavier Houssin le mercredi 4 décembre 2024, 13:49 - Lien permanent
Retour à Carolles. J'ai récupéré La Harpe chez Séverine. Victoria vient d'avoir vingt ans. Je lui ai envoyé un petit message à Montréal où elle suit des études de commerce. J’ai repensé au jour d’été, aux Margouillats, où elle avait libéré tous les papillons que j’avais capturés. Sauvés ! Elle a une joie de vivre à dévorer le monde entier, Victoria. J’ai remporté l’enchère à Lyon pour un petit volume de La Harpe (Jean-François, mon auteur du XVIIIe, pas la chienne à qui j'ai donné son nom). C’est un joli In 12 en maroquin bleu relié par Bozérian l’aîné (Jean-Claude), publié en 1792 chez Didot. Il contient Mélanie suivie des Muses rivales, du Dithyrambe aux mânes de Voltaire, de l'Épitre sur la poésie descriptive, du Camaldule, de la Réponse d'un solitaire de la Trappe à la lettre de l'abbé de Rancé et de poésies diverses. J’ai eu cet exemplaire en main la toute la dernière en 1979 ou 1980 à la bibliothèque de l’Arsenal, quand j’avais décidé de m’atteler à une biographie de La Harpe pour le diplôme de L’École pratique des hautes études. Daniel Roche, à l’époque, avait douché mon enthousiasme. Il existait déjà une biographie écrite par un universitaire américain (Alexandre Jovicevich avec qui d’ailleurs j’ai correspondu un moment), il aurait préféré que j’oriente mes recherches vers le cours de littérature que professait notre homme au Lycée. Toutes les pièces du volume sont de la période anticléricale de La Harpe. Après sa conversion de 1794, il va renier ses écrits philosophiques. Je ne serais pas étonné qu’il se soit employé à faire disparaître le plus possible d’éditions. Le fait est que l’ouvrage était introuvable. Jusqu’à cette vente. Comment dire que je suis vraiment content...