Ce soir, c’était la représentation de La serva amorosa de Goldoni mise en scène de Catherine Hiegel avec Isabelle Carré. J’ai retrouvé Amélie au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Dans le bus (bondé) pour m’y rendre, j’ai reconnu Fabienne. Des années que nous ne nous étions pas croisés. D’ailleurs la dernière fois c’était déjà dans un bus. Et toujours au moment de descendre. Nous nous sommes connus à l’école de Service social à la fin des années 1970. Là-bas, alors que tous étaient occupés par la sociologie engagée et le militantisme, nous parlions psychanalyse. C’est ainsi que, chacun de notre côté, nous avons travaillé plusieurs années en santé mentale. Fabienne est devenue psychanalyste. Moi, j’ai hésité. Nous avions beaucoup de connivences, de complicités. Cela me ferait plaisir qu’on les retrouve un peu. Je n’ai pas changé de numéro de téléphone. – Moi non plus. Jolie soirée au théâtre. Nous avons ri. Il faudrait sortir plus souvent. Sur le chemin du retour, je traînais la patte. Toujours la goutte ou je ne sais quoi. Je ne parviens pas à me débarrasser de ces douleurs. Je pensais à ce chant de Noël : Beaucoup de gens vont en pèlerinage,/ Je veux y aller, j'ai assez de courage,/ Je veux y aller, si je peux bien marcher./ La jambe me fait mal,/ Boute selle à mon cheval.