Jour du départ et seule journée de beau temps. L’éclaircie a brillé sur l’anniversaire d’Amélie. Nous aurons passé, sous la pluie, cinq jours aux Margouillats dans un pêle-mêle d’affection, de tensions, d’éclats, d’effusions, de conversations joyeuses et de silences. Le temps passe, c’est tout. Nous avons été, avec les enfants, déposer les chrysanthèmes de la Toussaint au cimetière de Grasse. Devant le caveau de famille où, visiblement, plus personne ne vient se recueillir depuis longtemps, et sur la tombe de Céline, la cousine d’Amélie morte à la fin de l’été 2021. Dîné avec Agnès et François, Marie et Jacques, l’ami si proche de Claire et d’Emmanuel, qui n’a plus toute sa tête et dont la maladie efface inexorablement la mémoire. Rendu visite à Mylène, la tante d’Amélie, dans sa jolie maison de Malbosc. Elle aussi a oublié les dates et les gens. Ne reste que du charme d’habitude, de la bonne éducation. Elle sourit avec douceur. Je ne sais pas bien qui vous êtes. Vu encore un oncle, une tante, une autre tante, tous un peu fatigués, éprouvés. À nos âges, maintenant… Offert une manucure à Gabrielle (pose d’ongles complète !) et une grosse boîte de Lego à Antoine. Acheté pour la terrasse de Claire trois gros pots de condimentaires, thym, persil, sauge. Jérôme, emmenant son fils, est parti vers ses nouvelles amours quelque part dans le Perche. Gabrielle retrouvait sa mère pour un bref séjour au bord de mer. Il faut que je fasse l’effort de lui écrire plus régulièrement. Je la sens si désemparée. Claire et Emmanuel nous ont invités dans leur restaurant cambodgien de Mouans-Sartoux. Une adresse où ils sont à l’aise et contents. Et c’est bien de les voir ainsi.