Sur la terrasse, les marronniers perdent leurs feuilles. Les marronniers, nos marronniers. Chacun dans un grand pot, de part et d’autre de la fenêtre de mon bureau. Nous avions ramené le premier en 2015. Une pousse de marronnier blanc (Aesculus hippocastanum) récupérée au pied du vieil arbre qui ombrageait la cour de récréation de l’école Saint-Joseph d’Oudon, ce bourg de Loire-Atlantique où Amélie a grandi avant de partir en Afrique. Le deuxième vient du Cours, à Senlis, devant la maison de la rue du Moulin-du-Gué-de-Pont où j’ai passé les dix-sept premières années de ma vie. C’est un marronnier rose (Aesculus x carnea), recueilli en mai 2021. Enfin, blanc ou rose, ils n‘ont pas fleuri encore. Ils ne poussent pas pareil. Celui d’Oudon reste touffu, l’autre monte un scion très droit. Ils vont bientôt être à l’étroit dans leurs pots. Il faudrait les planter en pleine terre. Impossible ici, sauf peut-être à abattre et déraciner les deux sapins devant la maison. Un chantier gigantesque pour mon tout petit jardin. Sans parler de la somme qu’il faudrait débourser. Et puis, je ne me sens pas le droit de les couper. J’ai pensé un moment acheter un terrain, mais il serait loin (tout ici est constructible), et je ne les verrais pas tous les jours. En attendant je ne sais quoi, je les soigne.