La Maison des écrivains et de la littérature me propose de participer à un programme d’écriture avec des scolaires. Je ne me suis pas prêté à ce genre d’exercice depuis bien dix ans. J’allais dans des collèges et des lycées dits « défavorisés » parler de livres à des adolescents pas toujours très motivés. Les aider à écrire leurs histoires avec leurs mots à eux. Il y a eu de beaux moments, des rencontres avec quelques-uns. Deux ans de suite, en quatrième, puis en troisième, au collège Eugène Varlin du Havre, avec le même professeur de français, j’ai accompagné les élèves. J’écrivais alors La fausse porte et d’une certaine manière nous partagions l’avancée des travaux. Je pense encore à eux. Aujourd’hui le projet s’appelle Par nature, des ateliers littéraires avec le vivant. Il s’agit d’évoquer le rapport de l’écrivain à la nature et à l’environnement et la possibilité de le transcrire en littérature, puis de mener des ateliers d’écriture avec les élèves, en intégrant si possible la lecture à voix haute. Le texte réalisé devant être un discours visant à convaincre de l’importance de prendre en compte la nature et de veiller à sa préservation tout en luttant, si possible, contre l’éco-anxiété, très présente chez les jeunes gens. Tout cela m’apparaît bien compliqué. Et un peu tiré par les cheveux en ce qui me concerne. En plus je n’ai rien publié depuis quatre ans. Sans compter que le lycée se trouve à Cherbourg, soit deux heures de voiture, que je devrais faire garder la chienne… Bref, je crois que vais m’abstenir.