Les averses n’ont pour ainsi dire pas cessé de la journée. À peine avons-nous pu nous échapper une demi-heure pour une promenade. Histoire de voir la mer. Journée au calme en écoutant la pluie. Je voulais reposer les cadres que nous avions décrochés lors de la venue du peintre cet été. Nous avons refait la pièce principale, l’entrée, la cuisine. Madame Leroux ayant pris sa retraite depuis déjà quelques années, nous avons confié l’affaire à un artisan de Saint-Pierre-Langers que nous avait recommandé Thierry Giffard, le menuisier. Il a fait du bon travail. Le problème, c’est que sur ces beaux murs tout neufs, je n’ose rien installer. J’ai quand même remis en place la toile de Claude Rameau, celle du pointilliste Gransart qu’Amélie m’avait offerte, le paysage de Berthellier, les deux scènes Directoire, d’après Kaemmerer, récupérées du 12 boulevard Thiers, la petite huile sur bois XIXe aux giroflées dans un vase de cuivre qui nous vient de Georgette. Mais après, j’ai peur de tout massacrer en plantant des clous. Il faut pourtant que nos portraits de famille (nos photos d’ancêtres) qui étaient dans l’entrée retrouvent leur place. Amélie a pris le train pour Paris. Il pleuvait. C’était sinistre.