Samedi 26 mai 2018. 1h55.
Par Xavier Houssin le mardi 29 mai 2018, 12:48 - Lien permanent
Ce matin, j’ai préparé mes fiches pour la rencontre avec Jacques Weber. L’avantage de cette histoire, c’est que, depuis quelques jours, j’ai remis mon nez dans Flaubert. La Correspondance, bien sûr, mais aussi les romans. J’ai rouvert les biographies de Lottman et de Winock. Du coup, j’étais plutôt à l’aise, si on peut dire cela. J’étais vers 18h00 au théâtre de l’Archipel où avait lieu la soirée. Garé la voiture sur le parking privé du casino. Laissé un bol d’eau et quelques croquettes à La Harpe. Ouvert la vitre au tiers pour lui donner de l’air. J’ai trouvé Weber sympathique, sans feinte, sans grimaces. Gentil. Une belle personne en fait. Nous avons bavardé. Parlé de Jean-Marc (il a publié deux titres chez Stock) et de littérature. Compris vite que nous étions sur la même longueur d’onde. Pas mal de monde dans la salle. Entre les questions, ses lectures, tout s’est bien passé. Presque comme si nous étions rodés à l’exercice. Vraiment, vous ne vous connaissiez pas ?, m’a demandé une jeune femme. – Non, pas du tout. Après ses signatures, nous sommes allés dîner. Les organisateurs avaient réservé à l’Edulis, ce restaurant un peu prétentieux de la rue de l’Abrevoir. Mais foin des ravioles potagères et coquillages, consommé de crevette grise ou du duo de porcelet aux épices, feuille à feuille de pommes de terre, mousseline de petit pois frais, réduction d’orange et son jus court (pas mauvais, mais, mon Dieu…), le repas a été gai, sans façons. Agréable. Il y avait là la libraire du magasin Leclerc et son adjointe, le responsable des relations publiques, Raphaëlle, de l’agence Faits et Gestes, l’adjointe à la culture et la directrice de la communication de la mairie de Granville. Plus le factotum de Jacques Weber, complice de longue date semble-t-il, qui lui servait de chauffeur ce soir-là. Je me suis écharpé gentiment avec la libraire à propos d’Emmanuel Carrère que je m’obstine à ne pas trouver sincère. Avec l’adjointe à la culture au sujet des manèges forains du carnaval. Bref, l’ordinaire de mes irritations. Mais nous avons aussi parlé de Hugo et de John Berger, de Céline et de Jean-Michel Delacomptée. Du Gulf stream et des mimosas en fleurs. En buvant du pomerol. La chienne, restée dans la voiture tout ce temps, a été exemplaire de sagesse (j’ai quand même compris que c’était davantage de la résignation inquiète). Nous sommes allés faire tous les deux une longue balade dans la nuit, en rentrant.