Deuxième papier pour Elle. Je voulais (je devais ?) rendre vendredi (et même avant) ma chronique sur Une tache d’encre d’Olivier Schefer. Mais depuis des semaines, ce livre me piège dans mes propres sentiments. C’est un très court texte qui part à rebrousse-mémoire. Une histoire de deuil et d’enfance. Ils sont deux frères à débarrasser, après son décès, l’appartement parisien de leur mère. Tels deux cambrioleurs, à genoux sur les tomettes de sa chambre, dont le lit avait déjà disparu, nous faisions le tri de ses affaires, tout en vidant les derniers recoins dont nous avions oublié jusqu’à l’existence même. Bientôt onze ans après la mort de Maman, je suis toujours au bord de ce gouffre.