J’ai déjeuné avec Sylvie dans un petit restaurant du côté de la rue de Passy. Parlé doucement de sa prochaine opération qui l’inquiète. Et de ce dossier qu’il va falloir boucler du coup en avance pour le Festival de Nîmes. Elle m’a passé au téléphone les gens de MPO (la manifestation aura lieu en janvier). Alors, où en êtes-vous du thème de cette année ? – Oh, nous avons pensé à quelque chose autour de l’art. Des arts. – Et qui va être président du Festival ? – On attend des réponses… Tout un programme. En rentrant, j’ai traîné un peu dans le quartier de la Muette. Il y a dans ces coins du XVIe un calme étrange, mélancolique. Doucement inquiétant. Cela recouvre, par endroits, le territoire de certaines aventures d’Arsène Lupin. Le signe de l’ombre ou Le triangle d’or. Quand il ne se trouve guère de différence entre le décor réel et celui qu’on imaginait autrefois en lisant. La rue Raynouard est un ancien chemin de campagne qui serpentait jadis parmi les maisons et les jardins du village de Passy, au flanc des collines que baigne la Seine. Elle a gardé en certains endroits, de plus en plus rares, hélas ! un air de province. De vieux domaines la bordent. De vieilles demeures s’y cachent au milieu des arbres.