Je me suis mis trop tard hier à mes papiers. Du coup, j’ai fini dans la nuit et me suis couché trop tard aussi. Au réveil, j’étais vaseux. Et tout encore poissé de rêves désagréables. Dehors, la pluie tombait en rideau. J’ai commencé à lire Mousseline et ses doubles, le dernier roman de Lionel-Edouard Martin qui paraît fin septembre et dont Marc Villemain venait juste de m’envoyer les épreuves. Les tas de houille, d’anthracite brillaient d’un éclat mat, anguleux. L’humidité sentait fort le charbon. J’aime cette écriture si simple d’apparence. Fuyant son jardin gorgé d’eau où il ne pouvait rien faire, Jean-Pascal est passé me dire bonjour. Nous avons parlé sa mère. A quatre-vingt-huit ans, Simone n’a plus envie de grand chose. Elle ne sort plus. Tout la fatigue. Lui est désemparé. Après son départ, j’ai fait du courrier. Mon Dieu qu’il pleuvait. De larges gouttes ininterrompues qui couchaient les phlox, faisaient tomber les pommes et les pétales des rosiers. J’ai guetté longtemps l’éclaircie qui me permettrait de prendre l’air. Le ciel s’est dégagé peu avant la tombée du soir. J’ai marché vers la Croix Paquerey, continué jusqu’à la falaise. La mer était bleu indigo. J’ai téléphoné à Amélie en rentrant.