J’ai cherché dans Les confessions de saint Augustin le passage sur la mort de Monique. J’en ai extrait un paragraphe qu’on pourrait lire jeudi. Je lui fermais les yeux, et dans mon cœur s’amassaient les flots d’une immense tristesse qui allait s’écouler en flots de larmes. Mais au même instant, mes yeux, sur un ordre violent de mon âme, résorbaient la source de leurs pleurs jusqu’à la dessécher ; et pareille lutte me faisait très mal. (…) Ce qui restait en moi de l’enfance et qui allait glisser dans les larmes, sur l’intervention de la voix virile du cœur, se laissait refouler et se taisait. Oui, nous estimions qu’il ne convenait pas de célébrer un deuil comme celui-là par des plaintes, des larmes et des gémissements. Parce que le plus souvent, en agissant ainsi, on a coutume de déplorer en ceux qui meurent une espèce de misère ou comme une disparition totale. Mais pour elle, ce n’était ni une mort misérable, ni une mort totale. Nous en avions la certitude. Et par le témoignage de ses vertus et par une foi sans feinte. Et par des raisons certaines. Trouvé aussi quelques versets du Siracide : Toutes les années, face à l’Éternité, sont une goutte d’eau de la mer. Un grain de sable. J’ai appelé Josette. Demain, Jacques Hazebrouck vient nous aider à organiser la cérémonie. Réfléchis de ton côté aux textes, aux chants, à l’Evangile. J’ai reçu un mot vraiment gentil de Jean-Marie qui a tout compris du désarroi dans lequel cette disparition me plonge. Annick et Norbert m’ont invité à dîner. Le temps aujourd’hui était à l’éclaircie.