Lundi 9 septembre 2013. 20h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 15 septembre 2013, 22:05 - Lien permanent
Il pleuvait. Le quai de la gare était luisant comme une laque chinoise. Mon Tee-shirt était trempé. Je me suis recouché une heure après avoir conduit Amélie au train du matin. J’ai traîné un peu après mon second réveil. Le téléphone a sonné. C’était Josette qui appelait de Valenciennes. Tu es à Carolles ? Ecoute, l’aide-ménagère est à la porte de chez Tante Georgette. Elle ne répond pas. Tu peux y aller ? J’ai foncé. Retrouvé la dame sur le pas de la porte. Elle avait déjà appelé les pompiers. J’ai ouvert. Georgette était étendue au sol de sa salle à manger. Ca va ? Ca va ? – Je suis tombée. J’ai mal. - Quand est-ce arrivé ? Elle avait fait une chute la veille. Probablement perdu connaissance. Passé toute la nuit sur le carrelage, au froid, au dur, au noir. Où est-ce que je suis ? J’ai soif. Je lui ai glissé un coussin sous la tête. L’ai relevée un peu. Oh, j’ai mal. Tenté de lui faire boire. Au verre, à la bouteille. Cherché des pailles. Pas trouvé. Les pompiers sont arrivés. L’un d’eux s’acharnait. Vous souffrez où précisemment ? De un à dix, à combien évaluez-vous votre douleur ? - Je ne comprends pas, disait-elle faiblement. Ils l’ont enveloppée dans une coque, mise sur un brancard, chargée dans le camion. Vous l’emmenez où ? – A Avranches. J’ai suivi en voiture. Trajet par Sartilly. Il pleuvait toujours. Une pluie fine, collante. Aux urgences, ils l’ont emportée dans une salle de consultation. Vous, restez dans la salle d’attente. Des chaises recouvertes de skaï lie de vin, une table basse encombrée de vieilles revues. La longue fenêtre étroite donnait sur la quatre-voies de Caen. J’y suis resté longtemps. J’allais dans le couloir. S’il vous plaît où en est-on ? Cette impression de toujours déranger. Le médecin de garde a fini par passer. Vous avez eu les résultats de la radio. Non ? C’est une fracture du col du fémur. On la transfère tout à l’heure dans le service d’orthopédie. Fanny qui travaille à l’hôpital était venue au nouvelles. Nous sommes allés ensemble réconforter Georgette qu’on avait laissée seule dans son box d’examen. Je suis fatiguée, fatiguée. Elle avait de plus en plus soif. On peut lui donner à boire ? - Non. S’ils décident de l’opérer, il faut qu’elle soit à jeun. Cela faisait seize ou dix-sept heures qu’elle n’avait pas avalé une goutte d’eau. Vraiment rien ? - Non, vraiment rien. Georgette s’était endormie. Je suis allé déjeuner en ville. Fin de service. Là aussi, je dérangeais. Il ne reste que l’entrecôte. – Ce sera très bien. Je suis revenu dans l’après-midi. Elle était installée dans une chambre double. Comment te sens-tu ? - Je suis épuisée.