Vendredi 22 juin 2012. 23h30.
Par Xavier Houssin le mercredi 27 juin 2012, 23:17 - Lien permanent
Réveil trop tôt. Déjà ? On se séparait à peine retrouvés. Amélie restait à Paris pour la présentation aux libraires de la rentrée Liana Levi. J’avais une rencontre organisée à Pèzenas par un groupe de lecteurs. C’est Pascal qui me l’avait proposée la semaine dernière. Voyage somnolent. Un souvenir lointain m’attendait à l’arrivée à Sète. Tellement enfoui. J’avais seize ans ou peut-être dix-sept. J’étais descendu dans le Sud en auto-stop. Ma mère me croyait parti avec mon copain Pierre. J’étais tout seul en fait. Je me suis revu un même jour de soleil assis à la terrasse du buffet de gare. Je m’étais commandé un verre de vin rosé, des moules à la sétoise. Et c’était bien, et c’était bon, et j’étais libre. Voilà que je m'y trouvais de nouveau, et tant de temps après. On a construit maintenant une espèce de rond point qui barre la perspective. Mais on voit toujours la mer et les mâts des bateaux amarrés au quai du Maréchal-Joffre. Elisabeth m’attendait. Elle est la présidente de l’association « Aux livres citoyens ! », ancienne libraire, exploitante agricole (de la vigne, du melon, des céréales aussi si j’ai bien compris…) et bénévole acharnée. Nous avons fait connaissance le temps de dérouler la petite quarantaine de kilomètres jusqu’à Pèzenas. Il faisait un ciel bleu Majorelle sur l’étang de Thau. J’avais l’impression d’être en vacances. Déjeuner en terrasse et petit tour dans la vieille ville. Nous avons retrouvé les deux autres auteurs attendus pour la journée, Chochana Boukhobza dont j’avais brièvement chroniqué cet hiver le roman Fureur et Guillaume Lebrun, qui venait de publier chez Joca seria Prototype 876437 1-A, une autofiction de la fécondation in vitro douloureuse et périlleuse… Fabrice, le libraire du Haut-quartier, nous avait installés devant sa boutique, rue des orfèvres, juste à côté de l’imposante collégiale Saint-Jean. L’après-midi a passé un peu lente. Beaucoup de bonjours et quelques signatures. En début de soirée nous avons rejoint Pascal pour un débat à l'esplanade du « Vieux château » sous un grand mirabellier. Quelques signatures encore. Il faisait doux. Les gens étaient gentils. Nous avons bu un, deux, trois verres. Davantage. Dîné sur des bancs, à de longues tables et bavardé longtemps. Nous devions assister à une représentation de théâtre, nous avons laissé passer l’heure. Nuit d’été.