Nous étions à Granville par le premier train. Temps gris, humide et froid. Amélie a fait un feu en arrivant à la maison. Notre tas de bois baisse dangereusement. Nous avons même commencé à entamer les bûches « vertes » que nous espérions garder pour l’hiver prochain. La proposition de Norbert de venir se servir dans ses réserves tombe à point. Journée de rangements. J’ai commencé à regrouper les livres par piles avant le grand chambardement du classement des bibliothèques que je repousse sans cesse. Tout est déjà à peu près réparti. Dans mon bureau, j’ai entassé les usuels, la poésie et toute la littérature ancienne. Dans notre chambre, les contemporains. Dans la pièce principale, les nouveautés. Les volumes de la Pléiade, les polars, les livres de voyage sont dans les deux chambres d’amis. Les manuels de jardinage, ceux de botanique, les guides sur les oiseaux, les insectes, couvrent les murs du couloir. Et les livres de cuisine sont… dans la cuisine. Il n’y a plus qu’à mettre en ordre, car, côte à côte, tout est posé en vrac. Ce sont des jours et des jours d’infinie patience en perspective. Mais cela devient plus que nécessaire. Je peux rester des heures, comme un imbécile, de rayonnage en rayonnage, à déchiffrer les tranches dans l’espoir de retrouver un titre. La plupart du temps en pure perte. L’autre jour, c’était Le goût de l’archive d’Arlette Farge. Rien à faire. Où s’est-il glissé ? Je l’ai racheté. En attendant… Jean-Pascal est venu prendre un verre. Noëlle nous a rejoints et nous avons parlé jardins.