Lundi 17 janvier 2011. 22h00.
Par Xavier Houssin le vendredi 21 janvier 2011, 17:52 - Lien permanent
J’ai repassé plein de coups de téléphone pour mes propositions de rentrée. Mis un peu d’ordre dans mes affaires. Déjeuner avec Alexis au J’Go. L’occasion de serrer la main à Christophe. On ne se voit plus ! Alexis a été très délicatement présent ces temps derniers. Nous avons parlé de ce qui nous intéresse : de livres et d’amis… J’avais rendez-vous avec Nadia aux Deux magots. Elle vient de faire paraître chez Arléa, avec Véronique Brindeau et Valérie Sigward, sous le pseudonyme d’Elena Janvier, Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime. Un petit abécédaire de mœurs, d’us et de coutumes, au Pays du soleil levant. Elle a passé beaucoup de temps là-bas. En est revenue sans bien savoir pourquoi et n’aspire qu’à y retourner. Ici, elle s’ennuie à donner des cours de langue et de civilisation française pour les étrangers. Nous nous étions rencontrés au milieu des années 1980 quand elle travaillait pour les éditions Philippe Olivier. On s’était perdus de vue. Elle repart à Kyoto pour quelques semaines. Nous nous sommes promis de nous revoir dès son retour. J’ai eu Laurence au téléphone. Ca va bien. J’étais soucieux. La semaine dernière, elle avait fait lire à son père le manuscrit de son livre qui sort en septembre. Et il l’avait très mal pris. A côté. A l’envers. A l’inverse. La couvrait d’invectives et voulait à toute fin l’empêcher de publier. Tout s’est calmé. Il s’est calmé. Enfin. J’ai été chercher Amélie. Nous étions invités à prendre un verre pour la nouvelle année, à l’étage au-dessus, chez Jacquie et Jean-Pierre qui nous louent l’appartement. J’ai retrouvé dans la bibliothèque La fiction d’Emmedée que Jean-Pierre avait écrit autour de sa rencontre avec Marguerite Duras. Duras qui avait fait la préface son premier texte chez Minuit début 1980. J’ai ouvert au hasard (presque...) et j’ai relu ce paragraphe : A qui parlait-elle en me parlant, Emmedée ? Je me suis souvent posé la question. Et me la suis posé dès le tout début. Je suis convaincu qu’en parlant aux gens on leur attribue un rôle. Ils nous permettent en effet de parler comme on le faisait, ou comme on aurait aimé le faire, avec qui ou qui de son passé et de son histoire ou même de son imagination. Beaucoup plus tard, j’y repenserai avec la conviction qu’elle m’avait parlé, en fait oui, comme si j’avais été plusieurs personnages sûrement. Et progressivement comme à un personnage qui aurait réuni différents personnages de sa fiction globale et personnelle. Personne n’est dupe. Et cela n’ôte rien. Mes livres de Duras sont partis dans mon divorce. Me reste le Quarto. L’homme assis dans le couloir et L’été 80.