Jeudi 6 janvier 2011. 23h50.
Par Xavier Houssin le vendredi 7 janvier 2011, 21:58 - Lien permanent
J’ai revu les livres pour Jeux d’Epreuves. C’était le premier enregistrement de l’année. Et puis, j’avais été absent depuis novembre. Une éternité. Autour de Joseph, j’ai retrouvé Nathalie et Josyane. Fait aussi la connaissance de Laurent Nunez qui est maintenant rédacteur en chef du Magazine littéraire et dont j’avais lu, il y a bien deux ans maintenant, Les récidivistes. Je défendais le quatrième roman de Fabienne Juhel, Les hommes-sirènes, une histoire de cauchemars d’enfance, de secrets et d’errance. L’histoire d’un mal au cœur devenu une embellie. J’avais été bouleversé par La Verticale de la lune paru en 2005 chez Zulma. Elle s’y lançait dans la quête des origines comme dans un colin-maillard avec les aventures d’une fillette solitaire qui enroulait ses confidences à l’écorce des arbres. Déjà tout son univers où l’innocence s’égare dans des contes noirs et cruels était en place. Fabienne Juhel écrit tout au bord de la désespérance. On croit qu’elle y sombre et puis elle s’en arrache. Magnifiquement. Grace à la poésie des premières années, des premières émotions. Comme toujours, lorque je suis à ce point touché, je me demande si j’ai su le dire. Simplement. Nathalie défendait Les petits de Christine Angot, Laurent, Tout bouge autour de moi de Dany Laferrière et Josyane, Nuits insomniaques, une étonnante comédie de Robert Cohen sur nos petites mécaniques et nos effets secondaires… Josyane m’a accompagné en voiture jusque dans le quartier Duroc. J’avais rendez-vous à la clinique. Amélie m’a rejoint au François Coppée avec les analyses qu’elle était allée chercher au laboratoire en partant le matin. Tu as regardé ? – Non… J’ai décacheté l’enveloppe. Pardon, je ne sais pas. Je ne comprends rien. Le chirurgien nous a expliqué. Les résultats sont bons. Pour l’instant, tout va bien. Je dois faire des contrôles de trois mois en trois mois. Pour l’instant, j’échappe au traitement, aux rayons. Me voilà tout fragile, mais sauvé. Pour l’instant… Après tout, c’est cela vivre (dire qu’il m’aura fallu passer par là pour que je le comprenne) : ne pas perdre un instant.