Nous sommes descendus jusqu’à Tonatico. Au regard de l’agitation qui règne tout le temps à Ixtapan, cette petite ville, toute proche aussi, aux maisons basses, aux murs chaulés et aux rues droites, semble étonnament calme. Nous y avons fait les touristes. Visité l’église surchargée d’ors et de peintures vives. Un musée Grévin de Jésus sanglants et de statues de saints. La Vierge, si j’ai bien compris est apparue ici… Au-dessus du maître-autel, dans une châsse brillante, trône sa statue couronnée, vêtue de bleu et blanc. Chacun vient y prier avec ferveur et laisse, en repartant un témoignage de son passage, un message griffonné, une intention pliée dans un petit papier, une photo, un bijou de pacotille. J’ai glissé quelques pièces dans le tronc. Notre-Dame de Tonatico, je n’ai rien à demander que vous ne sachiez déjà. Je m’en remets à vous. Et à la Providence. Près de la crypte, une vaste salle était recouverte jusqu’au plafond d’ex-voto naïfs en tôle peinte. Il suffit d’avoir confiance… Nous avons traversé le jardin public propret, ombragé de ficus, avec son kiosque à musique pour aller prendre un verre sous les arcades de la place. Restés là un long moment. Dans la douceur provinciale. Au retour j’ai été me promener dans les chemins derrière la maison. Cueilli des fleurs, ramassé des graines. Sur un talus pierreux, j’ai fait une étrange découverte : une mue de serpent. Deux mètres de long, un impressionnant diamètre. Je me suis souvenu qu’en 2007, lorsque nous étions venus la première fois, Felix, le gardien, avait tué non loin de là un très gros crotale.