Samedi 31 octobre 2009. 22h30.
Par Xavier Houssin le mardi 3 novembre 2009, 00:28 - Lien permanent
Amélie a fait le marché à Granville. Elle est revenue avec des saint-jacques, deux tourteaux, une queue de lotte, des praires… Du radis noir aussi pour Georgette qui veut s’en faire du sirop. Pouah. Il faut couper des tranches les plus fines possibles. Dans une terrine, on recouvre chaque couche de radis de cristaux de sucre candi. Le lendemain, la racine a rendu son eau. Il ne reste plus qu’à recueillir un jus marron et collant. Je me souviens encore de mes hauts le cœur, enfant, quand ma mère me forçait à en avaler de grosses cuillères au moindre rhume. Panacée familiale. Ca semble sortir tout droit des recettes naturelles de mon grand-père Joseph. Ce n’est pas si mauvais. C’est sucré. Et je suis sûre que ça me fera du bien. Traversé la rue pour aller voir Alfred, le bébé de deux mois de Virginie. Puer egregiae indolis. Je me suis souvenu de mes cours de latin. Tout mignon. Tout sourire. Et puis cet air ravi quand Amélie l’a pris dans ses bras. J’ai écrit mes papiers « Goncourt » et « Renaudot » pour Le Pèlerin. Jean-Philippe Toussaint et Marie Ndiaye. Jean-Marc Parisis, Frédéric Beigbeder. Ce serait bien que Marie obtienne le Goncourt. Parce que Trois femmes puissantes est un beau livre et parce qu’aussi elle est une belle personne. Il a plu tout l’après-midi. Le vent a soufflé. Au soir il y avait, autant qu’hier, de feuilles mortes tombées partout dans le jardin.