Samedi 30 mai. 23h50
Par Xavier Houssin le dimanche 31 mai 2009, 23:01 - Lien permanent
Amélie m'a accompagné au train de 6h00. Elle est rentrée se coucher un moment avant de partir au festival du livre de Saint-Malo. A Paris, je suis passé à l'appartement relever le courrier et surtout prendre le livre d'Adriana Lisboa, Des roses rouge vif chez Métailié, que je chronique pour le prochain numéro du Monde. J'ai filé gare de Lyon. Avalé un méchant sandwich sur le quai. J'étais à Perrache vers 16h00. Une douche à l'hôtel (le Collège hôtel : un endroit étonnant, au décor « scolaire » : des ardoises, des cartes de géographie, des pupitres, des photos de classe. Au premier étage, je logeais au « dortoir des 1ères »...) et j'étais aux Subsistances juste pour le rendez-vous d'avant le débat aux Assises internationales du roman. Je l'animais avec David Castillo, journaliste catalan et surtout poète. J'avais lu avant de venir quelques vers de Question de temps, poème tiré de son recueil Downtown. Una droga/ un amor que es resisteix a l'oblit,/ com un tumor de la memòria/ que ens rossega com el ratolí que no dorm. Que je suis parvenu approximativement à traduire par : Une drogue,/ un amour résistant à l'oubli/ comme une tumeur du souvenir/ qui nous ronge à la manière d’une souris insommniaque. Le thème de notre table ronde était « Le point de vue de l'enfant ». Et ce fragment lui semblait particulièrement bien convenir. Foutue enfance que je traîne comme une maladie chronique. Il y avait là Nancy Huston pour Lignes de faille, roman qui avait été prix Femina en 2006. Sasa Stanisic que j'avais déjà rencontré chez Stock à l’occasion d’une interview sur le site de Hachette au sujet de son livre Le soldat et le gramophone et Antonio Ungar pour Les oreilles du loup aux Allusifs. Le débat a dû bien se passer : le public avait l’air content. Ca passe vite deux heures. J'aurais aimé que l'on puisse parler de la fin de l'innocence, des rêves, et de ces enfants vieillis de Lewis Carroll qui continuent de pleurnicher un peu le soir avant d'aller dormir. Pas eu le temps. J'ai vu Miriam, Aurélie, Estelle. Véronique. Marie-Claire. Embrassé Geneviève. Serré la main à Olivier. Tous ceux qui n'étaient pas au grand barnum de Saint-Malo se trouvaient là ce soir. Il y avait Sylvaine aussi, venue en voisine. J’avais fait sa connaissance à Lyon une première fois en 2007, par hasard, alors que nous faisions le marché sur les quais de Saône, Amélie et moi, au lendemain d’un débat que j’animais déjà aux Assises. Mais, ce ne serait pas ma cousine Sylvaine ? C’était elle… Amélie a des cousins partout et possède ce don particulier de les faire apparaître au détour d’une rue, d’une salle de musée, dans les transports en commun… Nous nous étions revus en juillet de l’année suivante à l’occasion de la fête des dix ans de mariage de Virginie et Marcus au château de Menthon près du lac d’Annecy. Nous avons dîné ensemble au foyer avec Antonio Ungar et Brigitte, son éditrice des Allusifs. Je suis rentré à pied. Un quart d’heure à peine.