Samedi 23 mai. 22h10
Par Xavier Houssin le lundi 25 mai 2009, 23:04 - Lien permanent
Nous avons fait des courses de jardin à Granville. Des sacs de terreau, du paillis pour les rosiers. Acheté de la ciboulette que j’ai plantée près de la cuisine, à côté du persil. J’ai rempoté le baliveau de frêne aux feuilles dentelées que nous avions ramené de Finlande au printemps 2007, installé dans une jarre le gardénia offert par Geneviève à notre mariage. Et surtout mis à l’eau du tonneau quatre petits poissons rouges. Ils n’ont pas encore de nom.
Noëlle, Caroline et Pierre devaient passer prendre un verre vers midi. Ils sont arrivés très en retard. Noëlle s’est violemment tordu la cheville en faisant un faux-pas au seuil de sa maison. Le généraliste l’a envoyée passer une radio à l’hôpital d’Avranches. Elle s’est fait accompagner là-bas. Ce n’est rien, juste une foulure, lui a dit le radiologue. Il suffit de la maintenir serrée. Vous pouvez conduire votre voiture. Mais on ne voit pas bien comment... Elle ne peut pas poser le pied. Nous les avons gardés tous les trois à déjeuner. Pierre qui finit ses études de cinéma va réaliser un court-métrage à Carolles fin juin. L’histoire d’une disparition et de curieuses retrouvailles de nombreuses années après. Ils seront une dizaine sur le tournage. Pour l’instant, il se bat avec des soucis d’intendance. Vous pourriez éventuellement loger quelqu’un ?
Nous avons fini la journée aux Fontenelles. Tondre les allées, nettoyer les carrés, charrier au compost des brouettes de mauvaises herbes enfoncer des tuteurs, mettre en place de nouveaux plants de légumes. Anne-Marie et Paul qui habitent la maison d’à-côté nous ont invités à trinquer chez eux. C’était la première fois que nous franchissions leur clôture. Ils ont trois enfants. Léonie qui doit avoir huit ans, Angèle, probablement six et Honoré, le dernier. Nous avons repris nos travaux potagers une petite heure. Biner. Arroser. Nous sommes descendus à la plage les mains noires, épuisés. Assis sur le sable nous avons regardé jusqu’au bout le soleil s’enfoncer. Attendu un instant au moment où il fait comme un feu se noyant. Une dernière flaque rougeoyante. C’est maintenant, peut-être. Mais pas de rayon vert. Tu l’as déjà vu vraiment ?