Samedi 21 mars. 22h00
Par Xavier Houssin le mardi 24 mars 2009, 11:09 - Lien permanent
Nous étions attendus à la gare de Lille. Vingt minutes en voiture jusqu'à Bondues. Une banlieue très résidentielle, maisons cossues et espaces verts. J'étais invité pour deux jours de salon du livre. La manifestation avait lieu dans un grand gymnase à l'écart du petit centre ville. Une espèce d'isola avec des auteurs assis derrière leurs piles de livres. Jean-François m'avait installé entre Michel et Akli. J'ai été soulagé d'être en leur compagnie. Je sais trop comment ces moments peuvent être d'une profonde solitude. J'ai signé quelques livres. Rien à voir avec Michel « régional de l'étape » (il habite à La Madeleine), et qui dédicaçait Max, son dernier livre, à un public déjà conquis. Plus, bien sûr, Effroyables jardins. Akli avait aussi ses fidèles. Impressionnant. Je ne vais quasiment jamais dans ce genre de rencontres. Mes lecteurs, du coup, s'y trouvent plus discrets. Dans l'après-midi, Annabelle est passée. Elle était accompagnée de deux copains de classe que, je ne sais pas pourquoi, j'ai pris pour des petits-cousins dont j'avais oublié le nom. Cela a créé entre nous une bizarre parenthèse avant que le malentendu ne cesse. J'étais content de voir Annabelle. J'éprouve pour elle une grande tendresse, assez inexprimable. Je l'ai aimée petite fille. J'aime à la voir grandir. Mais on se connaît mal, faute de se voir vraiment. Je suis d'une famille où l'on ne se dit pas grand chose et où il n'y a jamais d'effusions. Comment cela se rattrape-t-il ? Elle a acheté un exemplaire de mon livre pour Henri, son arrière-grand-père (Papy...). Mon oncle aussi. Je m'en suis senti honteux de ne lui pas lui avoir adressé. Depuis ses récents soucis de santé, j'avais tellement le sentiment qu'il voulait se retirer du monde. Je n'avais pas envie de le déranger. J'ai gribouillé un mot maladroit sur la garde... Nous avons quitté Bondues pour l'hôtel en fin d'après-midi. On nous avait logés dans le Vieux-Lille, dans le quartier du Lion-d'Or. Nous sommes allés prendre un verre avec Akli, place de la Déesse. Il était fatigué. Nous aussi. Nous l'avons quitté pour aller dîner à l'Huitrière, un restaurant de poisson à la décoration années 1930 où je n'étais encore jamais allé. Il n'y avait pas de place en salle. Nous sommes restés au bar, devant, près du comptoir de vente. Une douzaine de Gillardeau chacun. Deux verres de muscadet. Nous étions à deux pas. On rentre vite... C'est bien.