J’étais à Nantes en fin d’après-midi. Thérèse est venue me chercher à la gare. Nous avons retrouvé Régine Detambel à l’hôtel et nous sommes partis tout de suite rejoindre « le lieu unique », l’ancienne biscuiterie LU devenue centre culturel et scène nationale depuis 2000. Ambiance grand loft là-bas. Béton gris et poutrelles. J’avais une heure et demie de rencontre prévue avec elle et je dois dire que j’appréhendais un peu. On se parle depuis trop longtemps sans trop bien se connaître. Une interview au téléphone, une conversation dans un café. On s’était même vus une fois chez elle à Juvignac il y a une dizaine d’années. J’étais à Point de Vue alors. J’avais arraché un portrait… Elle est un écrivain qui me correspond. Difficile de le dire autrement. J’approche dans ses livres le plus petit commun multiple de mes préoccupations. De mes émotions essentielles. J’ai compris, je crois, où cela s’accrochait. Dans l’enfance, dans la peur. La lucidité douce. Et dans les mots bien sûr en ce qu’ils refont la vie. Son œuvre a croisé tant de moments précis. Je me sens avec elle comme en correspondances. Voilà ce que je ne voulais pas rater ce soir. L’échange a duré un peu plus longtemps que prévu et tout s’est bien passé, du moins je le crois. Pas mal de questions du public. On s’est quittés après dîner. Chacun de son Merci, à très bientôt... Et je lui ai donné mon livre.