Jeudi 13 novembre. 23h50
Par Xavier Houssin le lundi 17 novembre 2008, 16:11 - Lien permanent
J’étais à Mouscron sur le coup de midi. Quelqu’un était venu me chercher en voiture à la gare de Lille. Un quart d’heure de voiture. Roubaix, Wattrelos… La frontière belge qu’on franchit sans s’en apercevoir. Itinéraire connu. Je n’ai pas osé demander à passer par la rue d’Avelghem. Les pudeurs sont idiotes… La bibliothèque de Mouscron est en partenariat avec le festival du premier roman de Chambéry. Je devais présenter les auteurs que j’avais déjà vus là-bas et qui viendront en Belgique en janvier prochain. Une première séance avec des lecteurs au bar de la bibliothèque (un vrai bar dans une bibliothèque, un bonheur !), une dernière en début de soirée avec des enseignants et des professionnels du livre. Entre les deux, j’ai eu le temps de traîner un peu en ville. Ce n’est pas que ce soit beau ici, mais j’y suis bien. Je suis considérablement attaché à cette petite ville. C’était, lorsque j’étais enfant, LA destination. Un Eldorado frontalier où mes oncles s’approvisionnaient en bière et en cigarettes, réputé pour ses restaurants copieux, gastronomiques et bon marché. Il y avait surtout La Cloche, un estaminet sardanapalesque où venait mon oncle Henri au moins deux fois par an. J’avais été une fois invité aux agapes semestrielles. Je devais avoir dix ans. Grande émotion de filet américain, de frites et de lèvres trempées dans un verre de Chimay bleue. A la tienne, mon oncle… Je m’en suis éclusé deux, tout seul, au Werkers Kring (au cercle) rue du Beau-Chêne, en mettant une dernière main aux fiches de mon débat du soir. A Mouscron, j’ai retrouvé Carinne, la directrice de la bibliothèque, avec un immense plaisir. On avait fait connaissance à Chambéry en 2004. Voici quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux et qui ne fait pourtant que des choses essentielles. Dévorée, très simplement, de littérature et d’amitié. Amélie avait raté la correspondance du car à Lille. Elle est arrivée tard mais a quand même pu encore se faire servir une plantureuse assiettes de crevettes grises à la tomate. Nous, nous étions attablés depuis un bon moment. Avec Yves, le compagnon de Carinne et Mabrouk Rachedi, un auteur chez Lattès en résidence ici. La table avait été réservée… à La Cloche…