Lundi 3 novembre. 22h45
Par Xavier Houssin le mardi 4 novembre 2008, 17:34 - Lien permanent
Le train de 6h04. Amélie s'est emmitouflée dans son manteau et s'est mis sur les yeux un des ces masques de coton qu'on distribue pour la nuit sur les vols long courrier. Pendant ma solitude du trajet, j'ai relu les livres sélectionnés pour le Médicis que Catherine m'avait demandé de regarder pour Le Pèlerin. Les jeux sont faits paraît-il. Je vais donc avoir un papier à écrire mercredi.
J'avais rendez-vous en début d'après-midi dans le Marais pour des photos avec John Foley. C'est lui qui avait fait mes premiers portraits à l'agence Opale pour La Ballade de Lola. A l'époque, il était venu à la maison dans le XIVe. Je dois avoir encore un tirage où je suis à mon bureau, Kitty, la chatte noire, sur mes genoux. Elle est partie dans la nuit des chats, Kitty. Deux semaines après la mort de ma mère. Je l'ai enterrée sous le saule marsault. J'ai mis à l'emplacement un chat de tôle aux yeux en callots. Un de ceux qu'on plantait autrefois dans les potagers pour effrayer les oiseaux. Ca s'appelait, je crois, « le chat Taigne ». John m'a baladé dans tout le quartier. Halte devant une porte rouge, une devanture jaune. Un porche vert avec des têtes de lions. On va essayer ça. Et puis là aussi. Regarde-moi. Fais pas la gueule. Oui, les yeux un peu à droite. Garde cette expression. Pardon, pardon, ça doit se voir que je n'aime pas ça. Ou plutôt que je ne sais pas aimer ça. Je suis mal à l'aise et il le sait bien John. La différence, c'est qu'avec lui j'ai confiance. Après la séance, nous nous sommes installés dans un bar à vins à l'angle de la rue Charlot. Parler des projets et du temps qui passe. Nous avons le même âge tous les deux et nous étions contents de nous revoir. J'ai rejoint Amélie assez tard au Mercure rue de Condé pour fêter le Femina-essai de Denis Podalydès. Des retrouvailles, des embrassades. Nous y avons traîné un moment avant d'aller dîner au J'go avec Pascale. Et puis, vite filer se coucher. Trop tard pour travailler. Bien trop fatigués.