Vendredi 19 septembre. 23h20
Par Xavier Houssin le mardi 23 septembre 2008, 15:48 - Lien permanent
Des années, des piges, des balais, des automnes. Ca en fait au compteur. Bon anniversaire, m'a doucement dit Amélie au réveil. Et elle m'a donné mon cadeau. J'ai défait le paquet. Un colis imposant et étrange. Carton, polystyrène en copeaux. C'était une loupe binoculaire... Quand lui ai-je dit que j'en rêvais depuis l'enfance? Je vais enfin pouvoir observer mes insectes, mes plantes. Identifier, nommer. Reconnaître, Comprendre. Un malheureux moucheron, minuscule, à peine un millimètre, était posé sur la vitre. Je l'ai attrapé avec un morceau de scotch et nous l'avons regardé au grossissement maximum. Hallucinant. Nous avons découvert une créature géante aux antennes annelées, aux pattes armées de griffes, à l'abdomen hérissé de poils. Un monstre pour ainsi dire, d'un tout autre univers. J'ai hâte d'avoir du temps pour d'autres explorations contemplatives.
Un verre avec Pascale au marché Saint-Germain en fin de matinée puis déjeuner « surprise» avec Amélie (nos rendez-vous respectifs avaient décommandé à la dernière minute...). J'avais une réunion l'après-midi à la Société des gens de lettres pour préparer le débat que j'y anime fin octobre : Qu'est-ce qu'un écrivain aujourd'hui ? Vaste question. Ca promet quelques belles envolées.
J'ai rejoint Amélie dans une librairie de la Bastille. Elle accompagnait Richard Ford qui signait son livre, L'état des lieux. Nous avons passé un moment avec lui au China Club, un bar de la rue de la Roquette, tout en chesterfields noirs et en recoins trop sombres. La conversation est partie sur la mémoire des livres et les chausse-trapes de la postérité. Pas facile d'argumenter. Nous avons pourtant réussi à parler une petite heure malgré mon anglais de trapéziste. Je vais lui envoyer aux Etats-Unis mes parutions de « Domaine Public». Amélie avait réservé une table chez Géraud rue Vital. Salade de Homard, ris de veau et minuscules girolles. Le dîner était magnifique. Nous avons fait quelques pas dans Passy. Silencieux décor. J'avais encore en tête Le triangle d'or de Maurice Leblanc que je venais juste de relire. Jardins cachés et trésors. Je l'ai embrassée rue Massenet.